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Je ne cherche pas fondamentalement à paraître neurotypique...

  • Photo du rédacteur: Valérie D
    Valérie D
  • 9 avr. 2022
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 juil. 2022



* TW : Intimidation, harcèlement, violence *


Je ne veux pas fondamentalement paraître neurotypique. En vérité, je ne veux pas paraître de quelqu'un que je ne suis pas. Je veux être moi.

Mes efforts de camouflage social, ce masque que je porte quand je sors de chez moi, c'est pour me protéger. Ce n'est pas parce que j'ai envie ou que j'aspire à être « normale ».


Le camouflage social est pour moi une réponse à des traumas, dès l'enfance.


J'ai vécu de l'intimidation au quotidien (ce qui répond d'ailleurs à la définition du harcèlement criminel selon le Code criminel, art. 264 (1)) durant la majeure partie de mon secondaire, de l'école jusque dans l'autobus pour retourner à la maison. J'étais différente des autres élèves et je le ressentais, mais je n'étais pas consciente de ce que cela représentait réellement.

Seulement, je savais que je ne pouvais pas être moi-même et me comporter selon cette différence, car c'était l'objet de l'intimidation, du harcèlement et des actes violents que je subissais. Le sentiment d'être rejetée, humiliée et ostracisée a amené une souffrance et des blessures profondes.


Chaque être humain, devant une situation étant perçue comme un danger, peut avoir recours à plusieurs mécanismes de défense. Il s'agit de processus mentaux automatiques qui ont pour but principal de protéger la personne devant un danger potentiel ou imminent. Le camouflage social (masking), est un mécanisme de défense que j'ai développé en réponse à des traumas, notamment celui de l'intimidation et du harcèlement vécus à l'école.


Le masque que j'ai commencé à porter pour paraître comme les autres, c'était pour éviter autant que je le pouvais ces situations qui menaçaient ma sécurité, mon bien-être et ma dignité. Et c'est toujours le cas. Car le camouflage social est souvent le résultat, chez les personnes autistes, d'un ou plusieurs traumatismes. J'ai peaufiné ce mécanisme de défense dans les moindres détails avec le temps. C'était nécessaire, et ça le sera probablement toujours. Du moins, jusqu'au jour où la différence sera comprise et acceptée.

La vérité est que, en attendant que ce jour arrive, le fardeau de l'adaptation est uniquement sur mes épaules. En plus de vivre les difficultés et les défis quotidiens pour arriver à naviguer dans ce monde qui n'est pas adapté à ma condition, je dois constamment changer qui je suis pour me faire accepter, pour qu'on m'inclue et qu'on me traite dignement.

Je ne le fais pas pour les autres, pour plaire aux autres, même si j'ai longtemps pensé que je le faisais pour cette raison. Je le fais pour moi. Pour survivre dans un monde que j'ai souvent considéré comme étant violent et sans pitié.

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