Je suis une impostrice...

La première fois que j’ai entendu parler du syndrome de l’imposteur, je me suis immédiatement reconnue dans ses caractéristiques. C’était bien avant de savoir que j’étais autiste.

D’aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours sentie comme une impostrice. J’ai fréquemment ressenti la peur de me faire démasquer, à tout moment. Par rapport à mes accomplissements, à mes talents, à mes réussites, mes compétences, etc.

J'ai trop souvent nié mes succès et mon mérite. Je les ai constamment attribués à des facteurs externes, qui ne sont pas dans mon contrôle. Pourtant, même si j'en suis consciente aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de ressentir ce sentiment d'imposture, dans plusieurs sphères de ma vie.

Je me sens rarement à la hauteur de mes projets, des postes auxquels je pourrais postuler avec mon expérience pourtant suffisante, de mes ambitions... Au travail, lorsque l'on me confie un nouveau mandat dont je n'ai pas l'habitude d'accomplir, je me sens perdue, sans repères. On croit en moi, mais moi, je ne crois pas en moi, en mes aptitudes.

Je doute continuellement de ce que je peux faire, de ce que je sais faire. Quand on me remercie ou qu'on reconnait mon travail, ma réussite ou mon mérite, j'éprouve trop souvent peu de satisfaction.

J'ai toujours l'impression de ne pas mériter cela, car je n'ai pas fait beaucoup d'efforts, selon moi, pour accomplir ce pourquoi on m'acclame. La vérité, est que j'ai de la difficulté à me faire valoir et à reconnaitre ma valeur, surtout aux yeux des autres.

J'ai des objectifs souvent démesurés et attentes irréalistes envers moi-même, et même si on reconnait mon mérite, pour moi, ce n'est jamais assez bien, assez parfait. Lorsque je me compare aux autres, je me dis toujours qu'il y a toujours mieux, jamais pire.

Pourtant, on me ramène souvent sur terre. Mais je ne comprends jamais lorsque l'on me dit que mon travail est excellent ou très bien, ou que je suis bonne, etc. Je suis axée sur la performance et la perfection. Je ne sais jamais quand m'arrêter. Car c'est tout ou rien, sans demi-mesure.