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6 choses que mon diagnostic d'autisme m'a fait réaliser

  • Photo du rédacteur: Valérie D
    Valérie D
  • 19 juil. 2022
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 21 juil. 2022


Lorsque j'ai lu sur le sujet de l'autisme pour la première fois, soit quelques mois avant d'entreprendre les démarches menant à mon diagnostic, je me suis reconnue dans beaucoup de points. J'avais l'impression de lire des textes sur moi. Je commençais enfin à trouver une piste qui faisait en sorte que je me sentais moins seule dans ma différence. Et, bingo! Quand on m'a confirmé que j'étais bien autiste après une série de tests et des entrevues avec un psychologue spécialisé en autisme, c'était comme si je venais de découvrir ma réelle identité. Pas celle que j'avais appris à construire pendant toutes ces années, celle basée sur la validation des autres et la norme. Le diagnostic a confirmé ce que je savais profondément déjà : je suis différente (ce n'est pas un sentiment!).


Depuis mon diagnostic, obtenu en octobre 2021, j'ai poursuivi mes recherches sur le sujet et j'ai beaucoup cheminé. Beaucoup d'introspection, de questions avec désormais des réponses. Voici, entre autres, 6 choses que mon diagnostic d'autisme m'a fait réaliser.


1. J’ai masqué trop longtemps


Je me suis adaptée, tel un caméléon, pendant trop d'années. J'ai seulement compris cela quand j'ai lu sur le sujet de l'autisme au féminin et ensuite confirmé mes doutes (ou plutôt ma certitude) en passant les tests de dépistage menant au diagnostic..


Tant d'efforts pour ressembler aux autres, pour cadrer dans la norme et me faire accepter. Pour éviter le rejet et l'exclusion.


Depuis que j'en suis consciente, je n'ai plus envie de masquer, de me camoufler socialement pour fitter dans le moule. J'ai envie d'être enfin moi-même, que ça plaise ou non. Et j'y travaille chaque jour, vivre sans masque.


2. Je ne satisferai jamais les attentes des autres


J'ai enfin compris que je ne pourrai jamais satisfaire les attentes des autres, de la société. Ces attentes sont trop élevées pour les personnes autistes. On exige trop d'elles.


On ne peut pas imposer une unique formule à un tout. Surtout quand cette formule ne fonctionne que sur un groupe précis.


Atteindre ces standards imposés, c'est tout simplement irréaliste et ça ne fait que générer des effets nocifs pour notre bien-être.


3. J’ai besoin de plus de temps de repos


J'ai aussi réalisé que j'avais besoin de plus temps de repos que la « norme » pour recharger mes batteries après des événements ou activités, particulièrement à caractère social. C'est le cas pour le travail, les activités sociales, etc.


Je me suis toujours demandé pourquoi j'étais fatiguée en permanence, alors que d'autres enchaînaient activité par-dessus activité, sans avoir l'air d'avoir besoin de se reposer. C’est correct de s’écouter et de prendre tout le temps qu’on a besoin pour récupérer.


4. Je ne fais pas de « crises »


Ce qui jadis je pensais être des accès de colère, des crises, des caprices (parce que l'on me l'a fait savoir ainsi), étaient en réalité des surcharges émotionnelles ou sensorielles (meltdown). Ce que j'ai pensé tout ce temps anormal était en fait très naturel chez les personnes autistes, en raison de leur fonctionnement neurologique différent.


Ça a été pour moi une révélation. Je me suis toujours sentie coupable de réagir de la sorte. On m'a souvent reproché mes réactions en disant qu'elles étaient soudaines, démesurées, brutales... par rapport à la situation. Avec beaucoup trop d'incompréhension. J'ai donc toujours pensé que c'était problématique et que je devais cesser de réagir ainsi, car ce n'était pas socialement acceptable.


5. Je me sens souvent submergée


J'ai aussi réalisé pourquoi je me sentais souvent submergée et que mon cerveau était en mode « ON » sans arrêt, sans répit. Parce que je suis hypersensible, et que mon fonctionnement cognitif fait en sorte que les informations et les stimuli qui entrent dans mon cerveau qui est davantage perceptif (pensée non linéaire, souvent en images ou en arborescence) y sont traités rapidement.


Cela fait en sorte que je suis vite bombardée d'une tonne d'informations que je dois analyser, ce qui peut devenir chaotique. Je n'étais pas consciente de cela auparavant. En être consciente me permet de mieux poser mes limites et de les (faire) respecter.

6. Les causes de mon sentiment de vide


J'ai longtemps eu un sentiment de vide intérieur, je dirais depuis le début de mon adolescence, de ma quête identitaire. Ce sentiment de vide m'a rendue dépressive à plusieurs moments, et m'a généré des idées noires.

Ce n'est qu'à 33 ans, âge de mon diagnostic, que j'ai compris qu'elles en étaient les causes. Ne pas être acceptée dans ma différence, me sentir étrangère et ne pas sentir avoir une place dans ce monde, me sentir constamment seule et devoir me camoufler derrière un masque, pour ne nommer que celles-ci.


Depuis que je sais que je suis autiste et que mon diagnostic m'a permis de trouver des réponses à tant de questions que je me suis toujours posées et de cheminer dans ma quête identitaire, mon sentiment de vide est moins en moins présent.


Parce que je sais que je ne suis pas seule, au final. Que nous sommes une communauté de personnes vivant des difficultés semblables, mais que nous avons le droit, nous aussi, d'exister, de vivre et d'occuper la place qui nous revient dans ce monde qui tente constamment de nous changer parce qu'il ne tolère pas la différence.


Et réaliser tout ça, ça a été une délivrance. Un progrès personnel énorme. Un nouveau chemin vers l'acceptation de soi et l'épanouissement. L'être humain a besoin de réponses à ses questionnements. C'est donc tout à fait approprié de souhaiter prendre les moyens pour les obtenir. Je savais que c'était un besoin fondamental pour moi, et je suis heureuse d'avoir écouté mon intuition, ma voix intérieure qui m'a poussée à les trouver, malgré tous les défis (et obstacles) qui se sont mis sur mon chemin.




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