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Est-ce que je fais un burnout autistique?

  • Photo du rédacteur: Valérie D
    Valérie D
  • 1 sept. 2022
  • 3 min de lecture

C'est la question que je me pose lorsque j'ai atteint un certain seuil, par exemple de fatigue ou de surcharge. Lorsque tout me dépasse ou lorsque je suis toujours insatisfaite de ce que j'accomplis, que je me dévalorise sans arrêt et que la réalisation de mes activités quotidiennes est devenue pratiquement impossible.


Ça m'est arrivé récemment. Je me suis posé la question, car je me sens énormément fatiguée physiquement, mentalement et émotionnellement. Là, maintenant, est-ce que je fais un burnout autistique?



Avant de poursuivre avec mon expérience personnelle, j'aimerais mettre un peu en contexte en expliquant brièvement ce qu'est un burnout autistique.


Qu'est-ce qu'un burnout autistique?


Le burnout autistique, comme son nom l'indique, est un type d'épuisement spécifique aux personnes autistes. En bref, il s'agit d'un état d'épuisement physique, mental ou émotionnel intense qui se manifeste à la suite d'un stress chronique et d'une surcharge sensorielle constante.


Ces derniers sont principalement dus au fait que les personnes autistes doivent constamment s'adapter aux standards neuronormatifs qui ne tiennent pas compte de leur condition et de leurs besoins.


Les efforts pour se conformer aux attentes sociales, notamment, sont démultipliés. Les stratégies utilisées pour compenser les situations de handicap et dissimuler les traits autistiques, comme le masking, peuvent à moyen et long terme conduire au burnout autistique.


Qu'est-ce qui peut m'amener à un burnout autistique?

  • L'anxiété chronique/généralisée

  • Le sentiment d'inadéquation par rapport aux attentes

  • Une surcharge sensorielle répétée

  • Les stratégies de compensation et de dissimulation comme le camouflage social

  • Le sentiment de vide chronique

  • L'accumulation de problèmes non résolus

  • Le manque de soutien dans mes difficultés

  • Le jugement négatif d'autrui, le rejet, l'abandon ou l'exclusion

  • Des troubles au niveau du sommeil

  • Peu de temps consacré aux intérêts spécifiques ou l'absence de ceux-ci

Les premiers signes d'un burnout autistique chez moi

  • La dévalorisation

  • Une irritabilité accrue et un seuil de tolérance réduit

  • Une insatisfaction dans plusieurs sphères de ma vie

  • Une fatigue physique, mentale ou émotionnelle intense

  • Un sentiment de vide accru

  • Le sentiment d'impuissance ou d'incapacité

  • L'absence de plaisir ou peu de plaisir ressenti lorsque je m'adonne à mes intérêts spécifiques

  • Les comportements d'autodestruction

  • La perte ou l'augmentation de l'appétit

  • L'agitation

Il est important de noter que c'est une cumulation de plusieurs éléments listés plus haut qui engendre chez moi un burnout autistique ou qui m'en annonce un éventuel. Ce n'est pas, par exemple, l'anxiété chronique à elle seule qui me provoquera un burnout autistique. La fréquence, la durée, la sévérité de chaque cause identifiée ci-dessus.


Lorsque je sens que je fais un burnout autistique, c'est parce que j'ai épuisé toutes mes ressources internes. J'ai dépassé mon seuil maximal de capacités de fonctionnement, de tolérance et je me sens hyperstimulée. Une simple tâche quotidienne que j'ai l'habitude d'accomplir devient un effort intense. Les activités qui me procurent habituellement du plaisir, comme c'est le cas du temps consacré à mes intérêts spécifiques, ne me procurent plus de plaisir (ou peu) et me stimulent moins. Je ressens alors un immense sentiment de vide intérieur, car il faut savoir que mes intérêts spécifiques ont généralement une place énorme dans ma vie au quotidien. Ils sont, en quelque sorte, mon exutoire. Viennent ensuite des idées suicidaires en raison, la plupart du temps, du sentiment d'impuissance qui m'envahit, car je ne vois pas, à ce moment, de solutions possibles pour me sortir de cet état de détresse.


Le camouflage social, aussi appelé le masking, y est aussi pour beaucoup. Les efforts constants liés à la mise en oeuvre de stratégies de compensation et de dissimulation de mes traits autistiques pour m'adapter aux standards neuronormatifs épuisent énormément mon énergie. Plus je suis confrontée à des situations sociales dans lesquelles je devrai utiliser le masking, plus j'épuiserai mes ressources internes. Et plus je suis placée dans des environnements hyperstimulants, moins j'aurai de tolérance aux stimulis et je me sentirai alors surchargée.


C'est pourquoi ma routine, le temps que je passe seule, un environnement calme et sécuritaire et des accommodements au travail, pour ne nommer que ceux-ci, sont des éléments indispensables à la préservation de ma santé et à la prévention de burnout autistiques.

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