Est-ce que je procrastine vraiment?
- Valérie D
- 28 juil. 2022
- 2 min de lecture
Je me suis très souvent posé la question. En lisant sur le sujet, je me suis rendu compte que je ne m'identifiais pas plus que cela aux textes que je lisais. Ce n'était pas une question de volonté ou de motivation, ni de paresse, et encore moins parce que je n'avais pas les compétences ou aptitudes nécessaires, bien au contraire. Au fond, je ne remettais pas réellement une tâche à plus tard. J'avais simplement du mal à l'initier, entre autres.
En lisant sur le sujet de l'autisme, j'ai compris que c'était pour des raisons bien différentes, soit en grande partie à cause de difficultés au niveau de mes fonctions exécutives.
Que sont les fonctions exécutives?
Sans trop me perdre dans le sujet et les détails, car ce n'est pas mon objectif dans ce texte, les fonctions exécutives correspondent, en gros, à un ensemble de processus cognitifs qui permettent la régulation et le contrôle de nos pensées, de nos actions, de nos émotions et de nos comportements.
Il y a deux types de fonctions exécutives, les fonctions de régulation comportementale et celles métacognitives.
Procrastination ou difficultés liées aux fonctions exécutives?
Ce que j'ai souvent pensé être de la procrastination, qui signifie de remettre une tâche à plus tard ou d'attendre à la dernière minute pour la réaliser, est en fait plutôt lié à mes fonctions exécutives.
Comme plusieurs personnes autistes, j'éprouve des difficultés au niveau de mes fonctions exécutives. Cela fait en sorte que j'ai beaucoup de mal à entamer une tâche, à prioriser des tâches, à planifier ce que je dois faire, cesser une tâche pour en commencer une autre, à adapter une tâche selon son contexte et son environnement, etc.
Par ailleurs, plusieurs éléments entrent aussi en bout de compte. L'environnement dans lequel je me trouve, le flux d'informations et de stimuli qui entre dans mon cerveau, mon état psychologique et physique, etc.
Un cercle vicieux
Concrètement, quels sont les effets de ces difficultés?
Comme mentionné, j'ai souvent du mal à débuter une tâche, la poursuivre et la cesser. Ce qui fait en sorte que le temps s'écoule, sans que j'aie commencé la tâche que j'avais à réaliser. En plus de la frustration que cela me provoque, je me mets à culpabiliser et à me dévaloriser. Je commence à douter de moi et à être anxieuse. Plus je vois le temps avancer, plus ces sentiments s'intensifient.
Plus ces sentiments s'intensifient, plus je paralyse et moins je suis apte à entamer la tâche en question. Et le cycle se poursuit. J'ai l'impression que c'est seulement quand je suis contrainte d'agir que j'agis enfin (par ex.: des conséquences importantes, un délai imposé, etc.). Comme si j'avais besoin toujours d'une bonne dose d'adrénaline pour pouvoir finalement me concentrer et réaliser ce que j'ai à faire.
Comments